Restons calme… J’ai promis d’essayer de rester objective… Dur dur après ce qu’on m’a fait subir. Alors bien sûr, on ne m’a pas obligée à la faire, cette rando, mais je suis un peu têtue et quand je commence quelque chose, j’aime bien le finir. Alors alors, pourquoi suis-je en pétard ? Peut-être parce qu’avant de m’inscrire, j’avais téléphoné pour demander le type de relief et de terrain de la rando… et qu’on m’avait répondu qu’il y avait autant de route que de forêt, qu’il n’y avait qu’une bande de 200m de boue, bref, que les 40kms étaient largement faisables… et je les ai cru ! Décidément, je suis trop naïve… Car en termes de boue, je résumerais simplement en disant qu’il n’y avait que ça ! On a baigné dans la boue du premier au dernier kilomètre. De la boue collante, bien grasse, dans laquelle vos chaussures restent collées si vous avez le malheur de descendre de votre monture. Et de la marche à pied, on en a fait ! Et on n’était pas les seuls ! Et si vous entendiez un espèce de grognement continu, ce n’était pas le bruit des voitures au loin, mais le bruit sourd des gens mécontents qui grommelaient dans leur barbe que cette course n’avait aucun sens. Après être tombée plusieurs fois sur les racines humides, après m’être vautrée à cinq reprises dans cette boue glissante, après les 30kms qu’on vous fait faire sans un seul ravito, vous tombez enfin sur une camionnette qui ressemble à ce fameux ravitaillement dont vous rêvez maintenant depuis 1 heure (et ça passe lentement, dans cette mouise !), mais tel le marathonien du désert qui voit s’évanouir devant lui le mirage de l’oasis qu’il bénissait, la camionnette s’en va, à votre nez et à votre barbe, parce que " vous êtes trop tard, y a plus rien à manger ni à boire ! "… et là, vous rêvez encore, mais vous rêvez de meurtre ! Et la tentation est grande car c’est à ce moment qu’un vttiste commence à vous suivre à la trace : " y a plus personne derrière vous, les autres ont abandonné "… eh oui, ce bel athlète n’est autre que le vélo-balai. Là, vous essayez de ne pas passer vos nerfs sur lui – car il n’y est pour rien, le pôvre – et vous pédalez… " Pédaler, pédaler, pédaler ". Dans votre tête, c’est le dilemme infernal : " arrêter ou pédaler ? ". Pour un temps, vous avez réussi à vous persuader de finir et la lithanie change : " pédaler, pédaler, pédaler ". De temps en temps, ça dérive : " je vais le tuer, je vais le tuer, je vais le tuer "… " j’ai soif, j’ai soif, j’ai soif ". Vous n’avez maintenant plus une goutte dans votre bidon, sans parler de votre dos " j’ai mal, j’ai mal, j’ai mal " et de vos pieds " j’ai froid, j’ai froid, j’ai froid ". Et puis les questions, toujours les mêmes : " c’est quand qu’on arrive ? c’est quand qu’on arrive ? c’est quand qu’on arrive ? ". De temps en temps, un faux espoir pointe : " on arrive ! ". Eh non, raté… Buuu, vous désespérez… Puis, arrive la délivrance finale – heureusement sinon, le balai y passait - : dernière côte dans la merde verte de mouton, et : ooooouuuuuuuiiiiiii ! ! Vous y êtes ! Vous vous écroulez.

Heureusement pour eux, le prix de deuxième dame (malgré ma dernière place) et le bouquet de fleurs, tempèrent quelque peu ma colère, mais il faut avouer que la fatigue et le soulagement d’avoir enfin terminé, y sont pour beaucoup également (dans " la températion " de ma colère). Plus tard, vous recevez chez vous un article de journal précisant le classement (dernière en 3h51, le premier ayant fait 1h49) et là, vous vous rendez compte que les premier et deuxième ne sont autres que des Champions de Belgique Masters de 99 et 2000…

Cela dit, malgré toutes mes critiques, je pense qu’il faut retenir : l’intérêt du vélo-balai, le bon fléchage, les organisateurs sympathiques, la coupure de journal avec les classements, reçue après la course, les prix. Dans le négatif, il faut retenir : les mauvaises informations quant aux conditions de participation, la boue (qui est due au climat, mais tout de même, ils auraient pu prévoir, vu le temps, un peu de route ou de terrain dur), les ravitos qui s’en vont quand on arrive.

Avec un temps plus sec le mois précédant le jour de la rando, ça pourrait être une chouette rando…

Bonne, l’organisation : ordinateurs pour les temps des participants, place nécessaire pour tout le monde, bike-wash permanent, ravitaillements, tombola sympa et bien agrémentée. Tout y était, excepté deux petits bémols, qui ont malheureusement beaucoup d’importance dans l’appréciation d’une randonnée : le parcours et le climat. En effet, le parcours était un circuit que les nombreux participants parcouraient à plusieurs reprises. Or, il s’agissait essentiellement de champs (d’herbe, en tout cas) et le temps étant là (pluie-pluie-pluie), on s’embourbait, et ce à chaque tour un peu plus… A noter une énorme flaque où vous aviez les pieds trempés à chaque tour et qui est pour beaucoup dans ma difficulté à apprécier cette rando, car quand il se gèle les pieds, l’animal est de mauvaise humeur…

Le challenge Transparcs, c'est une série de randonnées d'automne qui parcourent les parcs régionaux du Nord de la France et de l'Ouest de la Belgique. Bonsecours fut la dernière de cette série plutôt bien organisée. Une mention spéciale à Bonsecours pour le parcours boisé, le fléchage impeccable et le mini road book délivré au moment de l'inscription : avec ça pas de mauvaises surprises, les difficultés (boues, côtes,...) sont annoncées.